Novembre me tue.

Je m'étais promis d'écrire, d'essayer, de continuer. Mais voyez-vous, même cela je ne m'y tiens pas. Les temps sont durs, l'hiver est rude. 3 jours que je suis enfermée chez moi à cause des intempéries qui ont attaqué sans aucun scrupule ma petite santé. Le nez qui coule, le fond de la gorge qui démange et les muscles qui tirent. Il était bon le temps où l'on se gelait les doigts à s'envoyer des boules de neige sans pour autant tomber malade. Il n'y a certes pas que du mauvais à rester bien au chaud dans son lit, à boire du citron au miel (recette miracle de maman) et à glandouiller devant la télé. Mais ne rien faire pousse à la réflexion. Et réfléchir à outrance quand on a 17 ans et qu'on s'apprête à faire le grand saut, ça n'est pas ce qu'il y a de mieux pour le moral...

Eh oui. Je pense à l'avenir. Et je me sens toute petite face à cela. J'angoisse à l'idée de ne pas être prise dans cette école d'Arts à Bruxelles, tout comme je suis terrorisée d'y entrer. Vivre seule ? Dans une chambre de bonne sous les toits ? Ou en colocation, avec des inconnus ? Et puis, être loin de lui. Sans que ce ne soit remédiable. Car il faut bien se jeter à l'eau. Je sens que je ne suis qu'à quelques mois de l'épanouissement le plus complet, mais attendre, attendre que ça arrive enfin, sans savoir si tout cela est bien réalisable, et si je suis réellement à la hauteur. 

Alors il y a tout ces doutes, associés au froid de Novembre plus glacial que jamais. Il est difficile de se remettre sur pieds avec l'homme qu'on aime quand on a fait tout ce que j'ai fait. Le laisser partir fût l'une des pires erreurs de ma vie. Pour me sentir libre, libre de vivre autrement et avec d'autres, j'ai voulu me libérer de lui. Et j'ai eu tellement tort. Ce mois sans toi... Je donnerai tout pour l'effacer de ma vie et de ma mémoire. 

Cartes sur table. Je m'en veux, je t'en veux. Je nous en veux pour de nombreuses choses. Pour ce que j'ai déclenché, pour ce que tu as fais. Mais là, bien ancré en moi, il y a ce désir de tout effacer d'un revers de main. Un mois de Septembre chaotique a laissé place au mois d'Octobre, nouveaux jours pour se retrouver. Et ce mois de Novembre... Ce mois de Novembre fût certainement le plus dur de toute ma vie. Les larmes de peurs se sont enchaînées à celles de la tristesse, et sans tes bras pour me serrer, encore, malgré tout le mal qu'on a pu se faire... Sans ton épaule pour me soutenir, sans tes mains pour me rassurer, et sans ton sourire, à l'épreuve de toutes nos erreurs. Sans toi, Monsieur D, je ne sais que trop dans quel gouffre je serai tombée. 

Les derniers jours du mois de Novembre s'écoulent donc plus calmement, enfin. Et ainsi, après ces quelques mots mélancoliques, instant futile de mode, avec 4 silhouettes automnales, qui donnent au teint les couleurs qu'il n'a pas en cette période de l'année.